Les Taïwanaises qui se sont occidentalisées rejettent en masse le mariage sachant que la tradition les voue au confinement à demeure, à la promiscuité permanente avec la belle-famille et à la violence conjugale. Nombreux sont les hommes qui en conséquence se tournent vers des agences matrimoniales qui leur proposent, comme un marché au bétail, de jeunes femmes issues de la campagne vietnamienne, à qui il est promis une vie facile et pleine de richesses et qui, de toute façon, sont trop pauvres pour pouvoir refuser une telle opportunité. Clément Baloup est allé à la rencontre de certaines de ces femmes qui ont migré à Taïwan après avoir accepté un tel marché et qui racontent leur calvaire, celui d'accepter un mari qu'elle n'aime pas, de subir les violences au quotidien de la belle-famille et du conjoint, d'être contrainte, forcée et enfermée, et, comble de tout, honnie par toute la société taïwanaise comme des rebuts et des moins que rien. Le récit est rude décrivant sans fard une réalité où les femmes, du fait d'une misère sociale endémique, voient leurs droits et leur dignité bafoués. Cette traite des blanches qui ne dit pas son nom est un véritable fléau pour la société vietnamienne à tel point que les législateurs ont dû intervenir pour l'interdire grâce à l'action d'organisations militantes pour le respect des droits des femmes. Un récit d'intérêt public !

Auteur : Clément Baloup