Pas sportif pour un sou, Sébastien Samson est pourtant marié à une "runner" et leurs amis communs sont du même acabit, ils n'ont en tête que la course à pied et ne parlent que de ce sujet quand ils se réunissent. Lorsque ceux-ci envisagent de se faire le marathon de New-York, Sébastien dit par bravade qu'il les suivra mais pas pour faire le touriste, pour être également dans l'événement. Le voyage s'organise et Sébastien se fait sa propre préparation, par orgueil il ne veut pas des conseils de son épouse, il court deux à trois fois par semaine dans la campagne environnante, histoire d'aiguiser son endurance mais il a conscience qu'au regard des plus de 42 km qu'il y aura à parcourir le jour J sa méthode risque de ne pas valoir grand-chose. Le récit autobiographique est une véritable immersion dans l'esprit et le corps du runner du dimanche qui se lance un défi démesuré. Le lecteur souffle et souffre avec le narrateur comme s'il était lui aussi dans la course. Rien de tel que de vivre le marathon de l'intérieur... sans se fatiguer. L'intérêt de la narration tient aussi au fait que sont traversés bien des quartiers de New-York grâce à cet événement hors du commun qu'est ce marathon urbain mais également à l'autodérision et la lucidité de l'auteur ainsi que ses envolées philosophiques sur ce que représente cette entreprise addictive de vouloir courir pour repousser toujours plus loin ses limites physiques et psychiques.

Auteur : Sébastien Samson