• GLOBAL POLICEL'album s'applique à donner un état des lieux de l'institution policière en en retraçant l'histoire en France et dans le monde. Elle questionne la gestion de la violence sociale, ses dérives, le lien de la police avec le politique. A partir de situations vécues ou de documentations fournies, les auteurs analysent la place que la police occupe ou devrait occuper dans notre société et l'emploi qu'elle fait et fera des nouvelles technologies. Cette plongée dans le bras sécuritaire de la République se révèle édifiante, rehaussée par un dessin en bichromie qui penche parfois vers la gravure à l'ancienne.

    Auteurs : Fabien Jobard et Florent Calvez


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  • UNE FILLE DE PROVINCEL'autrice et narratrice revient sur les lieux de sa jeunesse, dans un des quartiers populaires de Chalon sur Saône, ville moyenne, banale et tranquille s'il en est. Elle enquête sur celle qui a été une de ses proches camarades de classe et qui - alors que leurs chemins s'étaient de longue date séparés ! - a commis l'impensable, un crime odieux qui s'est étalé en une de la presse régionale. Elle tente, après la clôture du dossier par la justice et après la mort de son ami d'enfance, de retracer ce destin fatal et les éléments constitutifs du drame. Elle décortique le parcours d'une vie en la passant sous le prisme de l'urbanisme, de la sociologie, de la pharmacologie et de la santé publique sans que cela apparaisse incongru ou pédant. Johanne Rigoulot, avec une écriture tout en humilité, donne les clés d'une réflexion plus large, cisèle un texte qui mène à regarder un fait divers autrement qu'avec un voyeurisme primaire et une fascination hypnotique pour la violence et le sang.

    Auteur : Johanne Rigoulot


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  • CHER CANARD - DE L'AFFAIRE FILLON A CELLE DU CANARD ENCHAINEJournaliste au Canard Enchaîné, Christophe Nobili tombe de haut quand il découvre, sans l'avoir cherché, que l'épouse d'un ancien dessinateur et administrateur du journal a pendant de longues années été grassement rémunérée sans pour autant produire le moindre travail. Lui qui a enquêté sur les détournements d'argent public de la famille Fillon avec notamment la mise à jour de l'emploi fictif de l'épouse de l'homme politique, Christophe Nobili voit son employeur, son journal adoré pris dans les mêmes turpitudes dénoncées à longueur de colonnes. Devant la réaction de déni de la direction tombant dans de tortueuses explications, il dépose une plainte afin que l'affaire soit traitée devant la justice. Au-delà du résultat judiciaire, il espère une prise de conscience pour que le triumvirat, qui exerce un pouvoir discrétionnaire, change ses méthodes et fasse œuvre de transparence dans la gestion du journal. Les personnes concernés lui opposent une fin de non recevoir et fait de lui le paria, le traître à abattre, d'ailleurs son licenciement est prononcé au lendemain de la publication de l'ouvrage dont il est question dans cette chronique. Les petits arrangements entre amis opérés en toute impunité par les pontes du journal et mis en lumière sur le tard mettent à mal l'image du Canard auprès de ses lecteurs et du public, le sérieux de ses enquêtes est immanquablement abîmé par la gestion de Pieds Nickelés des administrateurs qui ont le tort de ne pas saisir l'occasion de ce scandale interne pour poser les bases d'un fonctionnement plus collégial et équitable. On ne saurait trop dire que Christophe Nobili loin d'être le traître à abattre est celui qui porte l'esprit et l'honneur du Canard. On verra ce qu'en dit la justice, mais où est l'éthique dans les agissements de la direction du Canard ?

    Auteur : Christophe Nobili


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  • LES NAGEURS DE LA NUITLe narrateur évoque le temps où il ne vivait pas encore à Manhattan, le temps où il vivait, enfant puis jeune étudiant, en Pologne dans le contexte du socialisme d'Etat. Il raconte le quotidien, son affectueux attachement à sa Grand-Mère, la solidarité entre gens de peu, ses études très encadrées politiquement, ses premiers émois et son amour pour un jeune homme rencontré dans le camp d'éducation par le travail où ils accomplissent tous deux leur service obligatoire sans lequel aucun cursus universitaire ne saurait être validé. Tout le roman est traversé par cet amour. L’auteur a une écriture sans fioriture, sans afféteries, précise, d’une acuité dans l’observation et dans la transcription de l’environnement et des sentiments à nulle autre pareille. Le roman amène son sujet avec naturel – le parcours de vie d’un jeune adulte « déviant », homosexuel, dans une société polonaise sous le carcan communiste des années 80 ! – et ne manque pas de jouer de l’ascenseur émotionnel avec son lecteur. C’est un très beau texte, éclairant sur la Pologne soviétique et sa population sans illusion, un texte vibrant, d’une émotion à fleur de peau !

    Auteur : Tomasz Jedrowski


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  • UN AMOUR SUSPENDUDeux êtres un peu amers de la vie qu'ils mènent chacun de leur côté se rencontrent de manière impromptue sur la plage. Ils échangent par politesse quelques mots et se prennent au jeu de concevoir ce que pourrait être leur relation à laquelle ils ne s'abandonneront jamais. Ils laissent filer leur imagination, rebondissant tour à tour aux propos de l'autre pour construire leur vie de couple idéal. Cette joute verbale tendre et ludique est une belle trouvaille romanesque. Le récit est dans la séduction sans passage à l'acte, cet "amour suspendu" n'a rien de mièvre ni de naïf, il se veut au contraire lucide, il tire de son intelligence toute sa beauté. Il y a un peu du Jim de "Héléna" ou "Une nuit à Rome" dans cette BD.

    Auteurs : Pilar Pujadas et Luc Peiffer


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